FESTIVAL DES CINEMAS D’AFRIQUE DU PAYS D’APT… Quelle histoire !

FESTIVAL DES CINEMAS D’AFRIQUE DU PAYS D’APT… Quelle histoire !

 

2003, naissance du Festival

Le projet s’est élaboré au tout début de l’année 2003 autour de Fanny Toulemonde (Projections), Michèle Mercier (Cinéma César), Gabrielle von Brochowski (Actions africaines) et Dominique Wallon (ancien directeur général du CNC), et structuré avec l’arrivée de deux autres associations, Le Goût de lire en pays d’Apt et le Comité de jumelage Apt-Bakel pour fonder l’association du Festival des cinémas d’Afrique en pays d’Apt.

Une mini rétrospective Idrissa Ouedraogo en sa présence, la venue de deux des trois autres cinéastes au programme, l’invitation aux enseignants de faire participer leurs élèves, la mise en place d’un jury lycéen positionnent d’emblée le Festival comme un projet de rencontres cinématographiques et d’action et de diversité culturelles.

 

2004-2017

Les deuxième et troisième Festivals vont être ceux de l’extension puis de la stabilisation de la durée du Festival de 3 à 5 puis 6 jours, du nombre des films, de 7 à 15 puis 23,35…

1 – La programmation

En quinze ans, le Festival a programmé, et largement fait découvrir, plus de 350 films réalisés par plus de 100 cinéastes originaires d’Afrique, en provenance de tous les pays d’Afrique.

Le Festival a pu présenter des rétrospectives de cinéastes comme Souleymane Cissé, Idrissa Ouedraogo, Felix Samba Ndiaye, Mahamat Saleh Haroun, Abderahmane Sissako, Tariq Teguia, Malek Bensmaïl, Ousmane Sembène, Merzak Allouache…

Cette programmation est considérée par tous les cinéastes africains comme par les critiques ou professionnels comme une référence. Elle est aussi notre contribution à la reconnaissance de l’importance des cinémas d’Afrique.

 

2 – Les publics

Le festival a enregistré une augmentation progressive du nombre de spectateurs (7 000 spectateurs au total en 2010 un record !) et un élargissement géographique, à l’intérieur de la région Provence mais aussi à l’échelle nationale.

Le public scolaire représente souvent plus de 40% du public total.

 

3 – L’action scolaire

Dès la première édition, la fréquentation des scolaires, du primaire aux lycées, a été un objectif majeur du Festival. Elle l’est restée mais a pris des formes multiples qui font du Festival d’Apt une référence en ce domaine.

Un tournant important a été la mise en place lors du 4ème Festival en 2006 de la Journée lycéenne dont le Proviseur a décidé qu’elle serait banalisée.

  • De 2006 à 2015 la Journée lycéenne, grâce à une Convention de Vie Lycéenne et Apprentie avec la Région permet à tous les lycéens de voir les films, suivis d’un débat avec le réalisateur ou avec Olivier Barlet (directeur d’Africultures, conseiller à la programmation) ou un autre médiateur. Cette convention va ensuite être modifiée, gagnant en qualité et en implication pédagogique des enseignant, jusqu’à disparaître malheureusement, rendant plus difficile la construction de ces journées lycéennes.
  • Les classes Festival, Jusqu’en 2017, plusieurs classes de lycée général et professionnel ont vu jusqu’à 6 films, rencontré les réalisateurs, et prolongé le travail avec les équipes d’enseignants.
  • Le ou les jurys lycéens ont également beaucoup évolué. Pendant longtemps seulement 7 à 10 élèves étaient recrutés peu avant le festival. Depuis plusieurs années une vingtaine d’élèves le sont dès mars, bénéficient d’une formation (ateliers d’analyse, fréquentation hebdomadaire du cinéma pour voir des films Art et Essai, discussion, présentation de films, etc.). Certains d’entre eux, en un ou deux jurys, après avoir vu tous les films, accompagné d’un président (réalisateur africain ou professionnel du cinéma), établissent un palmarès et délivrent trois prix, LM de fiction, LM documentaire et court-métrage. D’autres rédigent des articles critiques pour la Gazette, interviennent dans une radio, et en 2018, vont probablement aussi présenter des films.
  • La journée collégienne, soutenue par le Conseil départemental, rassemble sur une ou deux journées la participation volontaire des classes des Collèges d’Apt aux projections de films, dans les mêmes conditions que les lycéens.
  • Les écoles primaires du pays d’Apt sont également concernées par la mise en place d’un ou deux programmes pour les plus jeunes (CM1/CM2).
  • Les interventions dans les classes. Chaque année des cinéastes interviennent dans les classes de professeurs qui en ont manifesté le souhait. Olivier Barlet et Tahar Chikhaoui sont également des intervenants récurrents. Des projections sont aussi organisées à la Cité scolaire.
  • La participation à la réalisation de films d’ateliers. Deux des films produits par le Festival en milieu scolaire : Nanga def de Moussa Touré en 2004 et Electro for ever réalisé par une classe de Terminale professionnelle avec Angèle Diabang en 2009.

 

4 – La production de films

Le Festival a parfois souhaité associer la production de films à son travail de diffusion et de rencontres. Le soutien du Centre National de la Cinématographie a ainsi été décisif pour trois des films produits par le Festival :

Regards de femmes de Michel Amarger (2004-2005)

Nanga def de Moussa Touré (2004-2005)

Naawari de Moussa Touré ( 2005)

Electro for ever de Angèle Diabang ( 2008)

Le regard colonial montage de Jean-Pierre Daniel sur des films de l’époque coloniale (2010)

En 2010, grâce à l’initiative et au concours financier de la Fondation Blachère, le vidéaste sud-africain Yoko Breeze a réalisé un film sur la 8ème édition du Festival.

 

5 – Les rencontres et débats

Le Festival obtient la venue de la majorité des réalisateurs des films programmés, à la fois en raison de la qualité du public et de la convivialité de l’accueil. Pendant plusieurs années, le soutien de l’Organisation de la Francophonie affecté au financement des déplacements et dépenses d’accueil à Apt a permis d’en supporter le coût.

La présence des cinéastes comme celle d’animateurs de grande qualité, Olivier Barlet, Michel Amarger, Pascal Privet, Jean-Pierre Daniel, Tahar Chikhaoui, Dominique Wallon, Hajer Bouden, Ikbal Zalila, Jacques Choukroun, Sofiane Hadjadj permet d’associer des débats de formes diverses à la projection des films : présentation du film, débats d’après projection, rencontres du matin avec les cinéastes.
Dans cette démarche les leçons de cinéma ont une place particulière. Initiées à l’intérieur de la Cité scolaire en 2006 par Abderrahmane Sissako, puis faites pour l’ensemble du public dans une salle du César avec Olivier Barlet avec des réalisateurs dont la filmographie est importante. Enfin depuis le 5ème Festival un grand débat réunit les spectateurs autour de plusieurs cinéastes et intervenants professionnels sur des thèmes forts qui émergent de la programmation de l’année.

 

6 – Les partenariats sociaux et culturels

Les partenariats culturels se sont tissés dans le pays d’Apt, en premier lieu avec la Cité scolaire, pendant quelques années avec la Fondation Blachère, Camera Lucida, les associations socio-éducatives de l’ANPEP, l’ASTI, l’APEI, la Maison Bonhomme mais aussi, à Roussillon, Lou Pasquié, la MJC, le service animation jeunesse.

Marseille a été un temps l’autre pôle de partenariats importants, le Festival du Documentaire, en amont pour la recherche des films, Aflam pour des actions communes régulières, dont la projection d’été en plein air, l’Alhambra, Les Rencontres d’Averroès, pour une programmation conjointe et des actions avec les lycées de Marseille, les Rencontres Cinématographiques de Manosque.

Depuis plusieurs années si certains de ces partenariats ont disparus par choix d’une des deux parties ou par disparition de certaines structures, d’autres se sont étoffés ou ont été créés, en particulier pour la diffusion des films de la programmation dans d’autres lieux, et parfois sous d’autres formes : Le Vélo-Théâtre, Le Cinéma Le Cigalon à Cucuron, Cinambule pour le Festival Court c’est court à Cabrières d’Avignon, Le cinéma Le Bourguet à Forcalquier, Apt en vidéo, La Strada, par exemple.

 

7 – Le marathon Vidéo, les concerts…

La volonté de rendre le festival plus festif et plus participatif nous a conduit à compléter la programmation d’autres formes destinées au public, rendant le festival plus ouvert et plus vivant encore.

Depuis 5 ans, un marathon vidéo est organisé le 1er weekend du festival, ouvert à tous, avec pour contrainte de réaliser un film de 3’, dans la ville d’Apt, à partir d’un thème délivré au dernier moment. Prix de jurys de professionnels, et prix du public récompensent ces amateurs talentueux.

Autant que possible le festival s’est ouvert ou clôturé pendant plusieurs années avec un concert, financé en partie par la ville d’Apt. Pour des raisons de budgets limités nous proposons maintenant un concert plus modeste mais plus convivial dans notre lieu pendant la soirée d’ouverture.

 

8 – Les partenariats financiers

Les collectivités publiques sont des partenaires financiers décisifs mais aussi des partenaires culturels. Ils suivent l’activité du Festival sur la base de leur participation directe à la manifestation et de tous les documents que nous fournissons, mais aussi avec des entretiens périodiques. Leur désengagement progressif pourrait à terme mettre en danger l’avenir du festival…

Les partenariats avec le secteur économique se résument pour l’essentiel à la démarche d’insertions publicitaires dans la plaquette programme. Leur augmentation constante témoigne de l’importance du travail de prospection menée et de l’intérêt des d’entreprises d’Apt pour notre Festival.

Et enfin le soutien des mécènes tend à devenir essentiel pour compenser la part de désengagement des institutions. Luberon Bio, 1er mécène depuis 7 ans, la SAS Lucisol, le restaurant La Fontaine à Villars, et quelques donateurs anonymes s’associent à notre projet pour permettre son aboutissement.

 

9 – La vie associative et le bénévolat

L’association du Festival, à l’origine fermée car composée des quatre associations fondatrices a réformé en profondeur ses statuts et devenue une association ouverte à l’adhésion individuelle. Les adhérents sont suffisamment nombreux pour créer une dynamique intéressante.

Un Ciné-club mensuel, présenté par Dominique Wallon, les réunit autour de films du patrimoine dans une ambiance conviviale, au local du festival.

Tous les bénévoles actifs (environ 40) aux moments clés de la préparation et du déroulement du Festival sont également adhérents. Leur investissement est absolument décisif dans notre structure fragile financièrement et professionnellement.

Le local du festival, depuis 5 ans a favorisé la vie associative. Il accueille nos réunions, Bureau, CA et AG, et pendant la durée du festival les équipes de bénévoles, les invités et le public, pour repas et collations, mais aussi pour des moments de détente et de rencontre.

Il est aussi le lieu d’une exposition annuelle de photographies pendant le festival.

 

10 – La structure professionnelle

Le premier Festival a été monté de manière entièrement bénévole.

Marie Clemm a été recrutée en avril 2006 avec l’aide d’un emploi en poste ADAC (soutien du conseil Régional sur 3 ans). A partir d’avril 2010, l’association prend intégralement en charge l’emploi de sa Directrice.

Cette équipe professionnelle, réduite est renforcée dès septembre par l’appel à des professionnels actifs sur un à trois mois, soit sur un contrat de prestations de services, soit comme intermittents du spectacle soit sur un engagement bénévole.

L’engagement personnel de Marie Clemm comme de ses assistants dans la période du Festival masque l’insuffisance structurelle de l’équipe professionnelle.

Nous disposons d’un agrément pour accueillir deux personnes en service civique.

De 2013 à 2017, une jeune fille québécoise est venue renforcer l’équipe efficacement pour une courte durée cependant.

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Le Festival des Cinémas d’Afrique du Pays d’Apt est rendu possible par le soutien de :

Le CNC, la Direction Régionale des Affaires Culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur,

La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur,

Le Département de Vaucluse,

La Ville d’Apt,

ACSE,

Dispositif Passeurs d’images,

Les communes de Gargas, Roussillon, St Martin de Castillon, St Saturnin-les-Apt, Villars, Joucas.

Il bénéficie des collaborations du service animation jeunesse de la ville et du service culturel de la ville d’Apt.

Il est soutenu par trois mécènes, Luberon Bio, la SAS Lucisol, le restaurant La Fontaine à Villars. 

Il collabore étroitement avec le Cinéma César, Camera Lucida, Vélo Théâtre, MJC, Centre social Lou Pasquié, Centre social Maison Bonhomme, Apt en vidéo.