Karim Moussaoui scrute les espoirs déçus de son peuple qui attend toujours son printemps, à l’instar des autres pays arabes. C’est sans doute à ces espoirs repoussés à plus tard que fait référence le titre du film.
Le réalisateur tricote ici trois histoires à peine reliées entre elles : celle d’un ex-couple de bourgeois sexagénaires, d’un médecin rattrapé par son passé la veille de son mariage, de deux jeunes amoureux dont le couple est plus que fragile…
Épousant la structure du road-movie, il nous invite à un voyage topographique et politique en Algérie où l’on traverse les villes, banlieues, déserts et villages, les classes sociales, les us et cultures et les générations. Que les difficultés soient d’ordre économique, affectif ou existentiel, chacun oscille entre la résignation et le combat…
Il pose sur ses personnages un regard patient et empathique et porte une belle attention aux acteurs, aux lieux, aux silences parlants : ce style procure au spectateur un beau mélange d’émotion et de méditation.