Après Die Welt(2013), une fiction sur les retrouvailles paternelles, Alex Pistera poursuit son exploration de l’identité familiale. Il découvre que ses parents se sont rencontrés en Tunisie dans les années 70, début du tourisme de masse. De jeunes hommes tunisiens, issus de familles modestes, séduisaient des femmes européennes dans les hôtels et sur les plages : le « bezness » du titre. Il met en scène la découverte de ses parentés (une demi-soeur en Suisse, un cousin en Suède) et fait intervenir son père Mohsen, toujours plein du charme qui a séduit sa mère, aussi présente dans le film. L’appartenance religieuse, l’inégalité financière, le passé en dents de scie de Mohsen ont voué à l’échec cette histoire d’amour improbable. Au-delà de l’histoire personnelle, Alex Pitstra sonde avec finesse et sensibilité les conditions des enfants nés de parents de cultures mixtes.