Aïda, sans travail, sans domicile propre, accompagnée de son fils mentalement perturbé, est dans une situation dont elle ne peut sortir sans des initiatives extrêmes. Elle ne reculera devant rien pour avoir enfin son logement, d’autant, pense-t-elle, que la révolution en cours ne peut que l’aider. Aïda est une sacrée personnalité, pas seulement haute en couleurs, mais aussi attachante et admirable de courage, de ténacité et d’humanité. La relation de confiance, et sans doute d’amitié, voire de complicité, que la réalisatrice a su nouer avec elle, lui permet de filmer des scènes d’une vérité tout à fait étonnante, y compris dans la prison, où Aïda a dû séjourner un moment. Un autre éclairage de la révolution, « vue d’en bas », de sa nécessité et de ses limites. Un document rare et un film beau et sensible.