Une lycéenne, de bonne famille, mineure, découvre qu’elle est enceinte. Rejetée par son amant, elle va fuguer vers Tanger, chercher par tous les moyens, y compris un début de prostitution (mais aussi le travail dans l’usine de conservation des crevettes du film de Leila Kilani Sur la planche), à trouver l’argent d’un avortement. Les semaines passant, l’avorteuse refusera d’intervenir et elle portera son enfant jusqu’à l’accouchement, qui lui donnera la ressource morale de continuer à lutter. Le film est intéressant par son sujet : la situation d’une jeune fille mère-célibataire, ou comment fonctionnent dans la société marocaine les processus de marginalisation et d’exclusion. Le portrait de Malak, mutique, a une vraie force cinématographique ; la jeune actrice, multiprimée y contribue fortement. Un des meilleurs films marocains de l’année écoulée, bien représentatif d’un courant important du cinéma marocain, dénonciateur d’une société produisant exclusion et inégalités.