Pendant quatre ans, Belhassan a filmé son quotidien. Ses cours en Espagne, ses leçons de conduite en Tunisie, les discussions avec des amis, les moments partagés avec ses parents… À l’image et au son, nous invitant dans son intimité, il se montre brut, sans fard, sans concessions. Comme beaucoup de jeunes exilés, il se sent perdu, loin de sa famille et de son pays. Difficulté de l’exil, évoqué dès le titre « Fait à la maison » : mais quelle maison ? L’Espagne d’avant la crise ? La Tunisie de Ben Ali ? Naviguant entre deux mondes à la fois proches mais si différents : l’Europe et le Maghreb, Belhassan Handous prouve que, quel que soit l’outil, l’artiste parvient à s’exprimer. À sublimer. On oublie totalement que le film a été tourné avec un téléphone portable et un petit appareil photo. On est conquis par des idées simples et naïves, comme ces travellings sur le zinc d’un comptoir, ou ce jeu de cache-cache avec un enfant…