Une équipe de télévision à Casablanca, au moment des manifestations de 2011, veut faire un sujet sur un homme isolé, désemparé, qu’elle va accompagner dans la recherche, pleine de rebondissements, de sa famille et de son passé. Hicham Lasri a l’idée de génie de nous faire suivre les errements de Mahjoul, une victime des rafles de 1981, libéré le même jour, à travers les images désordonnées d’une caméra jamais arrêtée et les initiatives et commentaires de l’équipe TV. Il fait ainsi oeuvre de cinéaste tout en dénonçant le système médiatique. Il donne un film qui a l’allure d’une comédie (on rit beaucoup), qui est aussi un thriller et un road movie dans Casablanca, et finalement un constat amer sur la perte ou l’effacement volontaire de la mémoire.