Abou Bakar Sidibé est un migrant malien posté avec des milliers d’autres dans un camp marocain sur la montagne surplombant Melilla, enclave espagnole entre l’Afrique et l’Europe. Il est à la fois derrière et devant la caméra qui lui a été donné par ses deux coréalisateurs et prend goût à la création d’image tout au long du documentaire. Il filme de l’intérieur la vie quotidienne et les tentatives de ces hommes pour franchir les trois gigantesques murs qui les séparent de l’Europe, qu’ils contemplent dans la journée, si proche et si loin à la fois. Le jeune homme apprend à filmer et à créer en autodidacte. À plus d’un titre, cette oeuvre hybride invite à la réflexion, donne chair à ces hommes qui ne sont que des chiffres dans nos sociétés occidentales.