Samir, jeune contrebandier algérien, transporte du carburant à dos de mule, de son village algérien jusqu’à la frontière marocaine. Il raconte son quotidien : les bêtes qui deviennent folles à cause des vapeurs d’alcool, l’attente, ses aspirations à trouver une femme et fonder une famille, les dangers des voyages de nuit, les djinns, l’ennui… Empli de mélancolie et de fatalisme, ce n’est pas le phénomène de la contrebande aux zones transfrontières qui est au coeur du film, mais le portrait émouvant et poignant d’une jeunesse abattue et sans espoir. Aidé par un grand sens du cadre, la proximité de son sujet (Samir n’est autre que le neveu de Mohamed Ouzine), le film magnifie les hommes et les paysages, dans des compositions clair-obscur proche de tableaux de maître.