Comment montrer la guerre d’Algérie ? Les cinéastes français ont éprouvé la complexité de cette question. Le regard de l’italien Gillo Pontecorvo est éclairant. Il se confronte à des images violentes, dérangeantes, mais toujours avec la volonté de montrer les mécanismes d’un combat clandestin collectif qui finit, au prix d’une terrible stratégie (la terreur, les attentats), par vaincre l’occupant. À travers l’histoire d’Ali la Pointe, un Algérien qui entre dans les réseaux du FLN, défilent quatre années décisives, de 1954 à 1957 : les premiers attentats contre les Français, l’arrivée à Alger des paras du colonel Mathieu, un personnage qui doit autant au général Massu qu’au général Bigeard. Les faits sont relatés avec précision, mais pas seulement dans une perspective historique. C’est la lutte pour la liberté qui intéresse Pontecorvo, et son film rigoureux est, avant tout, humaniste.