« The End » de Hicham Lasri

Maroc – Fiction – 2015 – 88’ avec Malek Akhmiss, Hassan Badida, Salah Bensalah…

Casablanca 1999. Mikhi est un jeune homme longiligne, vivant au sommet de la cheminée d’un incinérateur de cannabis. Petit malfrat mutique, il essaie de convoler avec sa promise, Rita, poupée manga littéralement enchaînée par ses quatre frères, braqueurs amateurs, aussi fous que violents. Le tout sous le regard de Daoud, un policier au surnom peu engageant – « pitbull du système » et à la gâchette plus que facile. Ce petit monde se rencontre, s’étripe, se court après, s’entre-tue avec un plaisir non dissimulé. Un poème cru et cruel où l’imaginaire est le meilleur révélateur de la violence du monde. La forme est stylisée, avec pour point de départ le choix d’un noir et blanc travaillé, un rendu parfois très graphique et une caméra à la mobilité audacieuse. Ce long-métrage dérangeant, violent, sensuel, politiquement incorrect, est l’occasion pour le réalisateur de dénoncer la vacuité de la réalité de son pays, le Maroc, où le chaos est prêt à surgir dès l’annonce de la mort du roi.