Ishtar, une petite fille, guide son grand-père Bab’Aziz, un vieux derviche aveugle a travers le désert Elle le conduit à la grande réunion des derviches qui a lieu tous les trente ans. Au cours de leur périple a travers le desert, ils croisent d’autres destins: les jumeaux Hussein et Hassan aux caractères opposés, Osman qui cherche à quitter le pays, Nour à la recherche de son père, Zaid ou encore le Prince devenu derviche au cœur d’un conte que rapporte Bab’Aziz à sa petite fille. Toutes ces histoires s’entretissent autour de Bab’Aziz. Ce film d’une extraordinaire beauté mêle avec finesse la culture poétique comme les
musiques arabes et persanes et témoigne d’un «autre Islam», créatif, ouvert, tolérant, hédoniste.
« Si vous marchez avec votre père et qu’il tombe le visage dans la boue, que faites vous ? Vous le relevez et essayez d’essuyer son visage avec votre chemise ou votre veste. L’urgence est de lui essuyer le visage. Le visage de mon père, c’est l’islam. Avec ce qui se passe aujourd’hui, l’islam se voit complètement dégradé. J’ai voulu un peu essuyer le visage de mon père, c’est donc un film sur l’autre visage de l’islam, l’autre dimension, à la fois humaine et esthétique. Le début du film rappelle cette maxime soufie : «il y a autant de chemins vers Dieu qu’il y a d’hommes sur terre» ». On ne peut pas être plus tolérant.
Nacer Khémir