Tunis janvier 2011. L’une est voilée, l’autre pas, mais Aïcha et Zaineb se battent toutes deux pour leur indépendance et le droit de mener leur vie librement. Et la bataille à mener dans les familles, face aux frères ou aux amants, dans la rue ou sur le lieu de travail est plus difficile et incertaine que celle qui aboutit au départ du dictateur. Bouzid a la grande intelligence de parler de l’impact du mouvement révolutionnaire, qui reste toujours présent à l’arrière-plan, en se plaçant du côté de l’intime, des comportements privés, et du côté des femmes. Millefeuille (le titre fait référence au travail d’Aïcha dans une pâtisserie, le titre tunisien est Je ne meurs pas) est un merveilleux portrait de femmes, de jeunes tunisiennes à un moment crucial de l’Histoire, d’une grande finesse et sensibilité, porté par le féminisme profond du réalisateur.